Vous aurez bien compris que dans le projet, le choix des lieux et l’utilisation de l’espace étaient primordiaux.
Pour utiliser l’espace nous avions une boîte à outils que nous allons vous dévoiler.
Dans les années 1920, le théoricien Rudolph Laban définit les quatre composantes du mouvement : temps, flux, poids et espace.
C’est donc sur ce dernier paramètre que nous avons essentiellement travaillé.
Tout d’abord, nous avons utilisé les formes d’espace : l’espace intime, proche et lointain.
- L’espace intime, définit tout ce qui est proche du corps, tout petit, cela peut même se passer à l’intérieur du corps comme les mouvements liés à la respiration.
- L’espace proche. Il faut imaginer tout l’espace que l’on peut toucher sans se déplacer.
- L’espace lointain. Il désigne tout l’espace accessible au danseur et induit donc des déplacements : tout l’espace de la scène, l’espace du public qui peut être envahi, l’espace de la ville ou des jardins en extérieur.
Les niveaux constituent un autre paramètre essentiel dans l’utilisation de l’espace.
On distingue trois niveaux : bas, intermédiaire et haut.
- Le niveau bas désigne tous les mouvements que l’on peut faire en lien avec le sol.
- Le niveau intermédiaire désigne tout ce qui peut se passer entre le sol et debout.
- Le niveau haut désigne tout ce que peut faire le danseur debout.
Nous avons utilisé le paramètre des formations.
En danse lorsqu’on est en groupe, ce groupe peut se mettre dans différentes formes que l’on pourrait très bien observer vu du ciel.
Ces formations peuvent par exemple être en cercle, en ligne, en quinconce, en triangle ou très rapproché.
On peut aussi jouer sur les orientations : cela ne donne pas le même effet si on danse de face, de profil ou de dos.
Enfin, pour se déplacer dans l’espace, on peut aussi utiliser différents types de trajets : en ligne, en courbe, en zig-zag.
Dans le cadre du projet Danser ma ville, nous avons beaucoup réfléchi au choix de ces paramètres.
Nous avons aussi souvent travaillé sur la notion de paysage.
En effet, avec les corps, nous pouvons aussi créer un paysage, qui peut faire écho à un paysage naturel ou un paysage urbain.
Enfin, nous nous sommes beaucoup inspirés de la forme des bâtiments et notamment les lignes et les courbes que l’on peut aussi retranscrire dans le corps, soit pour être en harmonie avec un lieu, soit pour créer un contraste.
Toutes ces réflexions sur l’espace ont servi de malle à outils pour faire des choix chorégraphiques en fonction de chaque lieu de tournage.
Lou et Alice.