Le papyrus dans tous ses États

Le groupe « Archéo » Bascan devant le Collège de France, place Marcelin-Berthelot dans le 5e arrondissement de Paris, au pied de la statue de Claude Bernard.

Exposition au Collège de France, à Paris : première sortie du groupe « Archéo » Bascan.

À l’initiative de M. Borget, professeur d’histoire-géographie au lycée Louis-Bascan, a été créé cette année un atelier d’initiation à l’archéologie et à l’histoire des arts ainsi qu’aux métiers du patrimoine.

Nous sommes sept élèves passionnés d’archéologie et nous suivons ces cours d’histoire des arts tous les vendredis après-midi pendant deux heures.

Cette sortie ayant conduit à visiter l’exposition « Le papyrus dans tous ses États, de Cléopâtre à Clovis » est la première d’une série cette année qui nous verra au Louvre et au château de Versailles.

Nous rendons compte ici d’une première sortie mémorable qui a ouvert le programme de l’année.

Texte rédigé par : Zamni-sarabi Rose (1G14), Dagorn Axel (1G06), Landras Margaux (1G03), Gutiérrez Efron Thomas (TG01), Clément Enner (TG01), Nathan Prieur (TG07), Marie-Alice Bonnaillie (TG13) avec l’aide de M. Borget, professeur d’histoire-géographie au lycée Louis-Bascan, à Rambouillet (78).

Nous sommes arrivés devant le Collège de France, et en entrant dans cet illustre bâtiment, nous avons pu voir l’exposition en descendant dans une première salle où était présentée la plante qui donne son nom à l’exposition.

Les supports d’écriture de l’Égypte antique

« L’invention d’une écriture est un fait culturel majeur dans l’histoire d’une société ».

Extrait de l’exposition « Le papyrus dans tous ses États, de Cléopâtre à Clovis » au Collège de France, à Paris.

Dans les civilisations mésopotamiennes, des support tels que la pierre (servant à écrire des textes importants) ou l’argile (pour l’écriture cunéiforme) ont servi de support. Mais dans l’Égypte antique, quels sont les supports d’écriture ?

  • L’os, parce qu’il n’était pas compliqué de s’en procurer.
  • Le plomb, parce que c’était un matériau qui était pérenne. Il était principalement utilisé pour les prières et les enchantements (La magie étant très présente dans l’Égypte Antique).

Mais le support principal de l’Égypte Antique et sujet de l’exposition visitée est le papyrus.

Le papyrus est une plante qui pousse dans le delta du Nil. En resserrant les fibres de cette plante, on obtient cette solide matière qu’est le papyrus.

Ce support servait pendant l’époque pharaonique à l’administration et à la formation des scribes : ces érudits étant les seuls à maîtriser l’écriture. Ils rédigeaient les lois, les textes religieux et les textes juridiques en écriture hiéroglyphique.

Le papyrus était donc un support d’écriture mais aussi un matériau à part entière. Celui-ci avait aussi d’autres usages.

Le papyrus, matériau recyclé

Le papyrus était utilisé par les égyptiens puis les grecs afin d’embaumer les morts, animaux comme humains.

L’intervenant nous a raconté l’histoire d’un crocodile momifié avec du papyrus.

De plus, celui-ci étant précieux, il était souvent « gommé » pour être réutilisé par la suite. Développement durable avant l’heure !

La diffusion dans le temps et dans l’espace

La deuxième partie de l’exposition est axée sur la présentation des espaces des papyrus d’Est en Ouest, et de la période qui s’étend de l’Antiquité au Moyen-âge.

Une carte du monde antique nous a permis de comprendre la diffusion du papyrus.

Le papyrus tire son origine de l’Égypte, et a été diffusé partout en méditerranée, et au-delà.

La circulation du savoir grec un peu partout dans le monde, se matérialise par la découverte de papyrus.

Le plus à l’Ouest a été découvert en Bretagne : le papyrus de Mané Véchen. Tandis que le plus à l’Est a été trouvé dans l’actuel Afghanistan : le papyrus d’Aï Khanoum.

Photo à droite – Extrait d’un papyrus grec, très loin (Asie centrale) dans la cité de Ai-Khainoum (Afghanistan). C’est un écrit poétique d’un élève supposé de Socrate : cela authentifierait le fait que la pensée socratique (et les écoles socratiques) auraient pénétré loin du monde grec.

Nous avons aussi pu observer une évolution du papyrus dans le temps.

Ce bouleversement s’illustre par le mouvement des langues écrites sur le papyrus : du grec ancien au latin, jusqu’au copte et pour finir avec l’arabe.

Par exemple, nous avons retrouvé un texte en grec reprenant le récit de l’Illiade par Homère et un écrit administratif islamique.

Les usages : un matériau résistant qui légitime le pouvoir

Dans la troisième salle nous avons appris des différents usages du papyrus, de leur durabilité, de la légitimité qu’ils portaient.

Le papyrus, un matériau résistant qui traverse les âges

À Herculanum (*), des papyrus carbonisés ont été retrouvés « conservés pendant des siècles dans une gangue volcanique et remis au jour à partir du XVIIIe siècle – toujours lisibles, montrant des textes littéraires et philosophiques remontant jusqu’à Épicure.» (Source : papyrus d’Herculanum – Wikipédia.org).

(*) Ville romaine antique située dans la région italienne de Campanie, détruite par l’éruption du Vésuve en l’an 79 après J.-C.

Le papyrus, outil qui confère la légitimité du pouvoir au Moyen-âge

Extrait d’un papyrus réutilisé au Moyen-Âge, à l’époque de Clovis II et de Dagobert I ( époque mérovingienne) et légitimant le pouvoir des rois par des actes officiels sur les papyri (Privilèges, donations, exemptions).

Du XIIe au XIVe siècle, des bulles pontificales (décrets du Pape) et des décrets royaux étaient produits sur du papyrus, montrant la légitimité que portait ce matériau : les signatures des rois Dagobert et Clovis II étant trouvés dessus.

Cette légitimité fut détournée à maintes reprises pour produire des contrats ou donations faussés : un faux en écriture de l’abbaye de Saint-Denis fut créé par les moines pour inventer des donations et obtenir des privilèges et des exemptions fiscales.


A suivre sur Facebook :

Cette publication a un commentaire

  1. Chemtob

    J’ai apprécié votre étude ainsi que la première au Collège de France dont j’espère qu’elle sera suivie de nombreuses autres…
    Pourrais-je vous demander s’il vous est possible d’établir une chronologie avec cartographie des civilisations moyennes orientales ayant utilisées ce support dans l’antiquité avec une différenciation avec le parchemin également utilisé à l’époque ?
    Je pense notamment aux manuscrits de la mer Morte découverts dans onze grottes situées à Qumran et reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l’occupation perse. L’immense majorité est en hébreu. Certains des manuscrits sont en grec.
    Merci de votre réponse.

Les commentaires sont fermés.

|→ Découvrez l'application Android Lycbascan : « lycée mobile Louis-Bascan »
turboself esidoc monlyceenet promote pix Applications en ligne : [Turboself] - [Esidoc] - [ENT Monlycée.net] - [Pronote] - [Pix]
allemand anglais espagnol italien Portail des langues vivantes : [Allemand] - [Anglais] - [Espagnol] - [Italien]

Maroc

🌈 MAROC 2020, LE DEFI 👟🎒 Nous avons besoin de vous ! https://urlz.fr/9Sjq

Publiée par Lycée Louis Bascan – page officielle sur Lundi 27 mai 2019