A l’occasion de la Journée Portes Ouvertes du lycée Louis Bascan, vous êtes tous conviés au débat philosophique qui aura lieu samedi 29 mars 2014 de 11h00 à 12h00 (au CDI, bâtiment F, 1er étage)
Le sport occupe une place importante dans notre vie sociale.
Nombreux sont parmi nous ceux qui pratiquent un sport de loisir, ou même participent à des compétitions.
D’autres y sont moins enclins (« No sport ! », proclamait Churchill).
La fonction remplie par le sport n’est pas centrale, mais il apparaît régulièrement, dans l’économie, la vie politique, la culture, les médias.
A certains égards, la présence du sport dans notre imaginaire l’élève au rang de mythe.
Les cursus scolaires prévoient à tous les niveaux, pour des volumes horaires trop modestes, une éducation physique et sportive.
Le sport contribue ainsi à l’œuvre éducative, en rappelant d’une manière nécessaire qu’une personne humaine doit avoir le soin de son corps en même temps que de son esprit – de son âme, disaient les penseurs de l’Antiquité, épris de gymnastique comme d’astronomie.
De plus en plus, le sport est prescrit par les médecins, dans l’intention de préserver les performances du corps et de prévenir la venue de certaines maladies liées à la sédentarité ou à une alimentation trop riche.
Les valeurs invoquées au sein des fédérations sportives sont celles du dépassement de soi, du respect de l’autre dans l’émulation et le fair-play.
Le sport a connu un essor remarquable, surtout depuis la renaissance de l’idée olympique, sous l’impulsion du baron Pierre de Coubertin.
Aux valeurs de la performance et de la coopération sociale, se sont ajoutées celles de la diversification et de l’égalité dans l’accès aux pratiques sportives.
Cependant, la diffusion de la culture sportive révèle aussi des aspects obscurs, qui doivent retenir notre attention.
Le sport accompagne l’évolution, parfois inquiétante, de la modernité et des organisations sociales.
Tout le monde pourrait citer d’abord le problème du dopage et de la prise de médicaments dans les milieux de la compétition : on se souvient des aveux de Lance Armstrong, on découvre aujourd’hui les soupçons qui portent sur les vainqueurs (1995) de la Coupe du Monde de Rugby.
Il nous paraît évidemment effrayant que le sport, au lieu de participer à une culture de la santé, mette celle-ci en danger.
De plus, la sociologie du sport a mis en évidence la nécessité d’une véritable critique du sport, de son emprise sur la société, de sa médiatisation permanente, de l’opacité de sa gestion.
On dénoncera par exemple la participation du sport professionnel au développement du capitalisme : gigantisme des stades, multiplication du nombre des épreuves, commercialisation des produits dérivés.
Les enjeux sportifs sont souvent dépassés par ceux de la politique.
Le sport popularise l’image d’un corps performant, d’une énergie qui franchit tous les obstacles, d’une jeunesse qui jouit d’un mouvement perpétuel.
Ces images sont-elles celles que nous souhaitons vraiment ?
Vous êtes tous invités à en débattre !
E. Akamatsu, Professeur de philosophie