Le prochain rendez-vous philosophique aura lieu, dans les locaux du CDI (au 1er étage du bât. F), le lundi 8 février 2010 de 12h40 à 14h00 autour de la question suivante : avons-nous des idéaux ?
Avons-nous, encore, des idéaux ? Serait-ce qu’autrefois, nous avons eu des idéaux, et que, malencontreusement – ou par bonheur, peut-être – nous les avons ensuite perdus ?
Nous savons que nos pères en ont eu la charge, et ont parfois prétendu les incarner. Mais nous n’y croyons plus, ou pas de la même façon.
Pourtant, nous ne saurions nier que, malgré notre gêne à l’égard des idéaux anciens, nous en sommes les héritiers, – sinon les bénéficiaires.
La question se pose donc : pouvons-nous nous passer désormais de toute référence à l’idéal ? Ou faudrait-il que nous devenions, à notre tour, créateurs d’idéaux ?
Nous adoptons à l’égard des idéaux une attitude ambivalente : nous nous en réclamons souvent, parfois bruyamment ; mais nous nous en méfions aussi.
Et quand nous nous en méfions, c’est tantôt parce qu’ils nous semblent dangereux, et susceptibles de nous entraîner dans des projets fous et redoutables, tantôt, au contraire, parce que nous ne voyons en eux que des rêves irréalistes qui nous détournent d’agir. C’est pour le moins paradoxal !
Ne nous resterait-il, pour en sortir, qu’à pratiquer sans réserve le pragmatisme, seul apte à servir le mouvement du progrès, dans un monde désenchanté ?
Mais alors : le progrès vers quoi ? N’est-ce pas, à travers le progrès, un idéal que nous poursuivons ?
Nous revenons donc à notre point de départ, nous retrouvant enfermés dans un cercle vicieux où, à la fois, on désire et on refuse l’idéal…
D’autant que, plus ces idéaux nous paraissent universels, plus nous avons le devoir d’en répandre les bienfaits, même au prix de la violence !
Vives contradictions, lourdes et exaltantes responsabilités.
Sans idéal, pas de légitimité ; et pour l’idéal, combien de crimes !
La séance comprendra, comme à l’habitude, un exposé introductif et un débat ; pour permettre à ceux qui ne disposeraient que d’une heure d’intervenir dans le débat, l’exposé ne sera pas plus long qu’une demi-heure.
E. Akamatsu, Professeur de philosophie