« En Afrique lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle » [[Hampate Ba]]
A l’occasion du lancement de ce nouveau thème, Ahmed Wabari, bibliothécaire à la médiathèque Florian de Rambouillet, est venu nous faire partager son enthousiasme pour la littérature africaine, et sa grande connaissance de ses auteurs.
Caractéristiques de la littérature africaine francophone
C’est avant tout une littérature jeune, dynamique, neuve : née après la décolonisation, dans les années 1950-1960. La plupart des auteurs « classiques », étudiés au lycée, sont encore vivants. Cela donne un élan formidable à la créativité.
C’est une littérature souvent révoltée, notamment contre les gouvernements en place, ou la situation des femmes en Afrique : d’où, souvent, l’exil des auteurs, bannis dans leur propre pays et obligés de s’exiler, comme l’ivoirien Ahmadou Kourouma.
C’est une littérature surtout diffusée en dehors d’Afrique, en raison des difficultés rencontrées par les auteurs pour se faire éditer dans leur propre pays, pour des raisons économiques (faiblesse du réseau éditorial actuel) ou politiques (sévérité des régimes en place ). Des milliers de titres paraissent chaque année en France, soit chez des éditeurs spécialisés (Présence africaine), soit dans des collections spécifiques (Continents noirs chez Gallimard, Lettres africaines chez Actes Sud).
Thèmes très présents dans la littérature africaine
- Les griots et la tradition orale.
- Le conflit entre tradition et modernité.
- L’enfance et les rites d’initiation (passage à l’age adulte)
- La colonisation, les régimes dictatoriaux (thèmes politiques)
- La situation de la femme (tâches domestiques, adultère, polygamie)
Auteurs à découvrir au CDi
Amadou Hampate Ba (1901-1991, Mali).
- Amkoullel, l’enfant peul : mémoires. Chronique très riche, quasi ethnologique, de l’enfance de l’auteur.
- Oui mon commandant.
Badian Seydou (1928- , Mali).
- Sous l’orage.
Ahmadou Kourouma (1927-2003, Côte d’Ivoire) dénonça la condition des enfants soldats, les dictateurs.
- Le soleil des indépendances (1968)
- En attendant le vote des bêtes sauvages.
- Allah n’est pas obligé.
Alain Mabanckou (Congo)
- Quand j’aurai vingt ans
Ousmane Sembène(Sénégal)
- Les bouts de bois de dieu.
Cheikh hamidou Kane (Sénégal)
- L’aventure ambigue.
Abdoulaye Sadji (Sénégal)
- Tounka.
Fatou Diome (Sénégal)
- Le ventre de l’Atlantique.
- Celles qui attendent.
Djibril Niane (Guinée)
- Soundiata ou l’épopée mandingue.
Bernard B.Dadie
- Le pagne noir.
Abdourahman Waberi(Djibouti)
- Les Etats-Unis d’Afrique.
Pour conclure une phrase du nigérien Boubou Hama :
« Le plus grand bien que l’Afrique peut apporter à notre humanité dans l’angoisse est son grand retard, celui-là même qui manque à notre Occident industriel pour devenir humain. »