Le prochain rendez-vous philosophique aura lieu, dans les locaux du C D I (au premier étage du bâtiment F),le 9 octobre 2009 de 14h00 à 15h30 autour du thème de la bêtise.
Le dernier débat philosophique de l’année 2008-2009, en juin dernier, avait pour objet la guerre et ses justifications : question difficile et ardue, que l’exposé très nourri de M. Demulier, Professeur de philosophie, a permis d’éclairer.
Pour entamer une nouvelle série de débats, nous tournerons notre attention vers un thème qui paraît beaucoup moins chargé de préoccupations.
Nous nous exclamons si souvent : « qu’est-ce que je suis bête ! » – avouant ainsi, par manière d’excuse, que nous nous sommes trompé, que nous avons manqué une démarche nécessaire, prononcé un mot de trop, etc.
Une telle proclamation, rapide et ironique, ne nous engage pas beaucoup ; nous n’admettons pas, en nous qualifiant ainsi, que nous avons perdu notre dignité ; cela signifie plutôt que nous ne reconnaissons pas avoir commis une grande faute !
C’est pourquoi aussi nous appelons « bêtises » les petits méfaits de nos enfants.
Cependant, le mot « bêtise » connaît bien d’autres emplois : il ne désigne pas seulement les défaillances bénignes, mais des attitudes plus pernicieuses et malignes, qu’il serait naïf de traiter avec légèreté.
N’est-ce pas à la bêtise que nous devrions attribuer la diffusion d’un grand nombre de maux ?
La notion de bêtise renvoie alors à un ensemble très divers de phénomènes ambigus qui mettent en échec l’intelligence.
Autant que de la stupidité ou de l’ignorance, la bêtise ne procède-t-elle pas de la méchanceté ?
Ne donne-t-elle pas lieu à des manœuvres perverses, ne révèle-t-elle pas un vice profond de la personnalité ?
N’est-il pas de la plus haute importance de dénoncer sa dissimulation et ses pièges, aussi bien sur le plan des relations personnelles que sur le plan de la vie sociale et politique ?
Mais la bêtise n’est-elle pas invincible ?
Ces questions, et bien d’autres encore, feront l’objet d’un exposé introductif (une demi-heure environ), puis du débat libre qui s’ouvrira entre nous.
E. Akamatsu, Professeur de philosophie.