La contamination et l’évolution de l’infection du corps humain par le virus grippal.
Première partie du dossier sur la grippe.
1. L’évolution de l’infection par le virus grippal
L’évolution dépend de la souche du virus (en particulier de sa virulence) et de l’état de santé initial de la personne infectée.
- La grippe asymptomatique
Chez 30 à 50% des personnes infectées par le virus, la grippe passe inaperçue : la personne infectée ne ressent aucun effet.
Cela est possible lorsque la personne infectée présente :
de très bonnes défenses immunitaires, qui vont empêcher le virus de se développer dans l’organisme, en l’éliminant avant qu’il n’ait pu déclencher de symptômes ;
un appareil respiratoire sain, qui ne présente pas de « failles » permettant au virus de s’infiltrer et de s’installer.
- La grippe symptomatique (ou phénotype clinique)
Chez d’autres personnes infectées par le virus, la grippe sera symptomatique, dès lors que des symptômes apparaîtront.
Cela peut aller du simple rhume à des atteintes respiratoires graves (qui ne représentent qu’une minorité des cas lors des épidémies saisonnières habituelles).
Lorsqu’elle est symptomatique, la grippe évolue très favorablement chez la plupart des malades (les signes disparaissent, et ne laissent pas de séquelles), mais elle peut entraîner des complications plus ou moins sévères, et elle reste mortelle chez certaines catégories de personnes (en particulier à cause des complications qu’elle entraîne).
Source : module internet diffusé par l’INPES |
Voir le texte de la vidéo.
La nouvelle souche de la grippe A/H1N1 provoque les mêmes symptômes que celle de la grippe A/H3N2 saisonnière :
la période d’incubation est de 24 à 72 heures,
une fièvre brutale et élevée, dépassant 38 °C,
des douleurs musculaires et/ou articulaires,
une fatigue importante,
des douleurs à la gorge et éventuellement maux de tête,
une toux profonde et plutôt sèche,
une congestion et un écoulement nasal,
une perte d’appétit,
dans certains cas, des vomissements et diarrhées.
Les symptômes disparaissent généralement de une semaine à dix jours après leur apparition, mais la fatigue et la toux peuvent parfois persister deux à trois semaines.
Le sujet infecté peut être contagieux un jour avant l’apparition des symptômes et le rester pendant sept jours environ.
En savoir plus : [[Que provoque le virus de la grippe ?
http://science-citoyen.u-strasbg.fr/dossiers/grippe/index.html
rubrique : la grippe]]
Ce qui reste à comprendre :
comment une personne peut-être contaminée par un virus grippal ?
une fois dans l’organisme, comment le virus grippal atteint-il les cellules cibles ? Comment les parasite-il ?
pourquoi, les cellules de l’epithélium respiratoire sont-elles les cibles prévilégiées du virus de la grippe ?
Navigation rapide : transmission | structure | circulation | du virus de la grippe.
2. La contamination et l’infection de l’organisme humain par le virus
- Les modes de transmission du virus de la grippe
C’est par inhalation de fines gouttelettes projetées dans l’air ambiant que le virus de la grippe se transmet d’une personne malade à une autre:
par la toux, les éternuements ou les postillons ;
par contact cutané rapproché avec une personne infectée, par exemple lorsqu’on l’embrasse ou qu’on lui serre la main ;
par contact avec des objets touchés et contaminés par une personne malade (exemple : une poignée de porte, un bouton d’ascenseur, …).
Les modes de transmission de la grippe
Source : module internet diffusé par l’INPES |
Voir le texte de la vidéo.
Le mode de transmission, par voie aérienne, est très efficace, d’où la grande contagiosité de la maladie.
Les lieux confinés, les fortes concentrations de population (transports en commun, collectivités scolaires…) sont propices à la transmission de ces virus.
Dans les pays tempérés tels que la France, les épidémies apparaissent en hiver. Le virus profite de l’humidité de l’air (permettant aux aérosols de rester en suspension), et du mode de vie : confinement plus important des personnes pendant la saison froide.
- La structure du virus H1N1 de la grippe A
Le virus de la grippe A est un virus à ARN de type A (sous-types HxNx, ici H1N1). Ces virus font partie des Orthomyxoviridae, du genre Influenza virus de type A.
Le virus de la grippe est une particule sphérique d’un diamètre de 80 à 120 nanomètres de diamètre. C’est un virus enveloppé. A l’intérieur de l’enveloppe se trouve le génome du virus.
Le génome des virus grippaux est segmenté. Il est constitué de 8 brins d’ARN associés à des protéines : la nucléoprotéine. L’ensemble ARN et nucléoprotéine constitue les nucléocapsides. Elles permettent de différencier les virus de type A des virus de type B.
Les huit brins d’ARN du virus A H1N1 proviennent de virus apparus à des époques différentes, dans des zones géographiques variées, qui s’épanouissent dans le porc, les oiseaux et l’Homme.
La surface du virus est constituée d’une enveloppe lipidique sur lesquelles sont enchâssés deux protéines de surface : l’hémagglutinine et la neuraminidase.
l’hémagglutinine : permet au virus de s’attacher aux cellules cibles de l’organisme, notamment les cellules de l’épithélium respiratoire
la neuraminidase : diminuerait la viscosité du mucus. Elle détruit les récepteurs cellulaires de surface et permet au virus de quitter la cellule.
La terminologie des virus :
Les virus de la grippe sont désignés selon une terminologie internationale élaborée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La désignation officielle donne des indications sur l’historique de la souche et sur son identification.
Prenons l’exemple de la souche suivante : A/Fujian/411/2002 (H3N2)
A : le type du virus
Fujian : l’origine géographique du premier isolement du virus
411 : le numéro d’ordre de la souche attribué par le laboratoire qui en a fait l’isolement
2002 : l’année d’isolement
Ces données sont séparées par des barres obliques.
Pour les virus du type A uniquement, une indication entre parenthèses indique le sous-type de l’hémagglutinine et de la neuraminidase.
Pour l’homme les hémagglutinines sont actuellement H1 ou H3, les neuraminidases N1 ou N2.
- La circulation du virus de son point d’entrée jusqu’aux cellules cibles
L’entrée du virus :
Le virus grippal pénètre par le nez et la bouche, se fixe sur les muqueuses des voies respiratoires supérieures grâce à son hémagglutinine.
La neuraminidase diminue la viscosité du mucus respiratoire et permet de détacher les virus des cellules, contribuant ainsi à la diffusion de l’infection.
Le cycle infectieux de la grippe
Auteur de l’animation : Laurent Patain
Source : extrait de « La grippe en face », édition Xavier Montauban
L’incubation des cellules cibles du virus (les cellules de l’épithélium respiratoire)
L’incubation correspond à la période pendant laquelle le virus se multiplie dans les voies respiratoires sans entraîner de symptômes ; pour la grippe, cette période dure de 24 à 48 heures.
Une fois le virus fixé sur la membrane des cellules infectées, il s’introduit dans les cellules et se multiplie.
La barrière de protection constituée des muqueuses respiratoires du nez, de la trachée, des bronches recouvertes d’un épithélium cilié est détruite.
La destruction des cellules libère des substances qui sont responsables de la plupart des signes cliniques (signes généraux, activation des cellules de l’inflammation et de la réponse immunitaire…).
L’invasion :
Lorsque les virus sont en nombre suffisant, ils diffusent dans l’organisme, surtout dans tout l’appareil respiratoire.
C’est la période d’invasion, marquée par l’apparition des premiers symptômes généraux (fièvre, frissons, malaise, douleurs musculaires) et locaux (toux, douleurs pharyngées).