Le prochain rendez-vous philosophique aura lieu, dans les locaux du CDI (au premier étage du bâtiment F), mardi 14 décembre 2010 de 12h30 à 14h00 autour du thème de la santé.
Nous aurons bientôt l’occasion de nous souhaiter les uns aux autres une bonne année et une bonne santé ; du bonheur et de la réussite, ajouterons-nous ; mais l’essentiel, dirons-nous souvent, c’est la santé.
« Tant qu’on a la santé… », comme dit le petit film de Pierre Etaix.
La santé, ou une bonne santé ? C’est la même chose, n’est-ce pas ? Car la santé que l’on souhaite ne peut être que bonne, et personne ne souhaite devenir malade.
Il est vrai cependant que la santé peut décliner, n’être pas aussi bonne que cela.
Une rhinite ou une extinction de voix ne peuvent altérer gravement la santé. Sauf si elles durent trop, si elles s’installent, mettant en cause la qualité de notre vie. La santé, dès lors, ce n’est plus l’absence totale de maladie, c’est la capacité d’adaptation.
Et que dire des affections de la grippe, dont on entendra sûrement parler dans les semaines qui viennent : ne sont-elles pas graves, ou même très graves, dans certains cas ? Est-ce parce qu’on les a mal soignées, mal traitées, mal prévenues ?
Il n’est donc pas sûr que nous puissions clairement définir la santé. Qui d’ailleurs pourrait la définir ? L’homme ordinaire, tant qu’il n’est pas malade et ne veut pas y penser ? Le médecin, pour qui tout diagnostic est un acte délicat, qui apprend à dédramatiser les petits bobos, mais pour qui aussi tous les symptômes comptent ? Le patient, pour qui la maladie est une compagne malcommode, mais inséparable de sa vie ? Ceux qui aident et accompagnent les malades ?
Sans doute la santé est-elle devenue, dans nos sociétés éprises de bien-être, un enjeu moral et politique de premier ordre ; peut-être est-ce même le secteur de la vie publique qui retient le plus l’attention : car nous attendons beaucoup des progrès de la médecine.
Mais nous apprenons aussi, d’après les statistiques, qu’un grand nombre de maladies seraient évitées, et parmi les plus graves d’entre elles, si l’on parvenait à modifier sensiblement les modes de vie.
Au bout du compte, ma santé, ce n’est pas seulement un bien privé, c’est aussi une obligation, pour soi-même et pour les autres.
En même temps qu’un souhait, c’est un point d’interrogation dans le champ immense où s’entrecroisent les chemins de nos préoccupations personnelles et les politiques de santé publique.
Après un exposé introductif de vingt minutes, le débat pourra être engagé, au gré des interventions de chacun.
E. Akamatsu, Professeur de philosophie.