Le retour des chenilles processionnaires du pin

« Ce sont les chenilles qui redémarrent… »

Vous ne les avez pas encore probablement vues ou vous n’y avez guère prêté attention, et pourtant, suite à des hivers de plus en plus doux, elles sont de retour dans les dix-sept hectares du parc arboré du lycée Louis Bascan.



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Des indices qui ne trompent pas

Un pin à proximité du gymnase OB
Des indices disséminés dans les dix-sept hectares du parc arboré du lycée Louis-Bascan. Sac collecteur ou « écopiège » et nichoir à mésange (un prédateur naturel) installés à proximité du gymnase OB. Crédit photo : Vincent Thizeau, professeur de SVT.

Un Sac collecteur ou « écopiège » à proximité du gymnase OB
Sac collecteur ou « écopiège ».

Un nichoir à proximité du gymnase OB
Nichoir à mésange.

 

Que cela soit à l’entrée principale, rue du Général Leclerc, puis en longeant la côte piétonnière bordant le collège du Rondeau, en face des bâtiments D, DE, E, du restaurant scolaire, ou encore à l’arrière de l’infirmerie et des bâtiments H et J, quasiment sur tous les troncs des pins, vous pouvez voir des sacs collecteurs ou « écopièges » qui ont été posés par les personnels responsables des espaces verts de l’établissement.

Pour limiter leur venue, des nichoirs à mésange (un prédateur naturel) ont été construits et des pièges à phéromone sont en cours d’installation.

Au début de l’automne, à proximité des conifères de faible hauteur (inférieur à dix mètres) un traitement microbiologique terrestre a été entrepris par l’application d’un bio-insecticide contenant une bactérie (Bacillus thuringiensis) à partir du sol.

En levant les yeux jusqu’au sommet des pins les plus hauts, leurs nids de soie blanche sont bien visibles dans les branches encore parsemées d’aiguilles vertes.

Autant d’indices qui permettent de reconnaître la présence de Thaumetopoea pityocampa, plus connue sous le nom de chenille processionnaire du pin, la larve d’un papillon de nuit.

Un sac collecteur ou « écopiège » à proximité du bâtiment E
Un sac collecteur ou « écopiège » à proximité du bâtiment E.

Un cocon sur une branche de pin, vu du 2ème étage du bâtiment E
Un cocon sur une branche de pin, vu du 2ème étage du bâtiment E.

Un cocon au sommet d’un pin à proximité du gymnase OB
Un cocon au sommet d’un pin situé entre l’internat et l’arrière de l’infirmerie.

Un cocon sur une branche de pin, vu du 3ème étage du bâtiment E
Un cocon sur une branche de pin, vu du 3ème étage du bâtiment E.
Crédit photo : Vincent Thizeau, professeur de SVT.

  • Auteur : © Ludovic Thomassin – Personnel du lycée Louis Bascan
  • Durée de la vidéo : 1 minute 11 secondes
  • Date de publication : 28 mars 2017
  • Description : Thaumetopoea pityocampa, plus connue sous le nom de chenille processionnaire du pin, filmée dans le parc du lycée Louis Bascan de Rambouillet (78), lundi 27 mars 2017 au matin.
  • Lien favoris : retrouvez la vidéo sur la WebTvBascan

 

La phénologie du papillon

Durant l’été, entre juin et septembre, la femelle papillon pond en moyenne près de 300 oeufs, rangés en parallèle sur des aiguilles de pin.

Un mois et demi après la ponte, les chenilles éclosent et commencent à tisser collectivement un cocon pour se protéger. Elles en sortent la nuit pour se nourrir des aiguilles de pin.

De décembre à mi-avril, les chenilles sortent de leur nid et descendent du pin en file indienne, formant ainsi une procession, pour s’enfouir dans la terre et se transformer en chrysalide. Logée dans le sol, l’espèce se protège des prédateurs.

Les papillons ne sortiront pas tous en même temps. En effet, la chrysalide peut rester jusqu’à trois ans sous terre.

Jusqu’à un certain stade de défoliation, les chenilles ne détruisent pas les arbres dans lesquels elles se développent mais se nourrissent de leurs aiguilles.

Elles constituent même un maillon essentiel de la chaîne alimentaire. De nombreuses espèces se développent dans leurs nids ce qui constituent un véritable « microsystème » . Certaines microguêpes, des mouches parasites ou encore des scarabées ont besoin de ces chenilles pour se développer.

Alors comment expliquer la mise en place d’une telle méthode de lutte dirigée à l’encontre de cette espèce ?

 

Une menace prise au sérieux

L’Agence régionale de la santé (ARS) a émis un bulletin d’alerte contre leur « prolifération ».

Les chenilles processionnaires peuvent présenter un risque pour les hommes et surtout, les animaux domestiques. Leurs poils contiennent en effet une toxine urticante et allergisante (la thaumétopoéine) qui se libère au contact de la peau.

Chez l’homme, cette toxine provoque des irritations, c’est-à-dire des boutons qui disparaissent au bout de quelques jours. En cas d’allergie, ce sont des démangeaisons.

Chez les chiens, en revanche, elle peut provoquer des dégâts irréparables tels que la perte de la langue ou de l’œil.

La menace est prise au sérieux par l’ARS qui conseille aux autorités de porter une « attention particulière (…) dans les lieux où une contrainte forte est identifiée (cours d’école, arbres remarquables, parcs très fréquentés…) ».

 

La conquête : comment sont-elles arrivées jusqu’à Rambouillet ?

A l’origine méditerranéenne, la chenille processionnaire du pin s’est développée peu à peu dans le Nord de la France à cause notamment du réchauffement climatique mais aussi des nombreux pins qui sont plantés le long des routes et autoroutes, et qui forment un véritable « corridor » idéal pour sa propagation.

Par ailleurs, le massif de la forêt domaniale de Rambouillet ainsi que les arbres plantés par la commune et les particuliers contribuent à la dissémination de l’espèce jusque dans l’enceinte de notre établissement.

Il est vrai que ces chenilles sont urticantes mais l’homme doit apprendre à vivre avec son environnement.

 

Des ressources pour enseigner
La processionnaire du pin : un exemple exploitable dans les programmes des Sciences de la vie et de la Terre (SVT) au lycée

Biodiversité (2de)
→ Film documentaire
« Les Conquérants : la chenille processionnaire du pin »

  • Réalisateur : Marc Jampolsky
  • Producteur : ARTE France & ZED Productions
  • Durée : 43 minutes et 16 secondes
  • Année de réalisation : 2012
  • Récompense : en 2014, ce documentaire a reçu le grand prix au Festival international du film animalier d’Albert (Somme)
  • Description : connues pour leurs déplacements en file indienne, les chenilles processionnaires du pin vivent de jour dans des cocons de soie, et sortent la nuit pour dévorer les aiguilles des pins qu’elles colonisent. Les dégâts sont tels qu’elles sont devenues les premiers défoliateurs forestiers en France. Pire, originaires du pourtour méditerranéen, les chenilles processionnaires partent aujourd’hui à la conquête de l’Europe. Sous l’action du réchauffement climatique, elles progressent chaque année vers le Nord, s’octroyant inexorablement de nouveaux territoires. A raison d’une progression régulière de cinq kilomètres par an, les scientifiques estiment qu’elles atteindront Paris en 2025.
  • Source : retrouvez la vidéo sur la chaîne Dailymotion de Cultura

 

→ Lutte biologique pour maintenir la biodiversité forestière

Il y a peu de prédateurs. Les oiseaux en général ne les mangent pas à cause de leurs poils urticants et de leur mauvais goût. Seul le coucou s’attaque aux chenilles, parfois même dans leur nid, et la mésange huppée chasse la première forme larvaire et parfois lorsqu’elles sont en procession.

Leur principal prédateur est le grand calosome, un carabe, insecte coléoptère vivant ordinairement sur le sol, aux élytres avec des reflets verts métalliques. C’est la larve de calosome, ressemblant quelque peu à une chenille, qui en fait la plus grosse consommation. Elle monte parfois aux arbres pour attraper ses proies.

Plusieurs espèces de guêpes ainsi qu’un champignon, le cordiceps, peuvent les parasiter.

Le grand calosome, un carabe, insecte coléoptère
Le grand calosome et sa larve (à gauche) – Le grand calosome à proximité d’un nid de chenilles processionnaires du pin (à droite)

 

→ Vues réelles – macrocinématographie
« Biocénose de la processionnaire du pin. Parasites et prédateurs »

  • Auteur : Guy Demolin [†] – Ancien Directeur de recherche en entomologie forestière à l’INRA
  • Durée de la vidéo : 24 minutes
  • Date de publication : 1er janvier 1968
  • Description : présentation des caractères biologiques et éthologiques des animaux utiles, parasites et prédateurs, qui s’attaquent aux différents stades du cycle évolutif de la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) et qui sont susceptibles de limiter les pullulations de ce ravageur. Vues réelles – macrocinématographie.
  • Source : retrouvez la vidéo sur le site de Canal-U.tv

Génétique et évolution (TS enseignement commun)

→ Coévolution entre entre pin, chenilles et autres insectes.

→ Spéciation dans la plus grande pinède du Portugal, la forêt de Leiria (entre Porto et Lisbonne)


Climat (TS spécialité SVT)
→ Conférence vidéo

  • Auteurs : INRA Val de Loire site d’Orléans – Science on tourne
  • Durée de la vidéo : 60 minutes
  • Date de publication : 9 mars 2017
  • Description : « La processionnaire du pin, bio-indicateur du réchauffement climatique. De sa biologie à la modélisation de son expansion. » Vidéo issue de la conférence « Science on tourne ! » , avec Jérôme Rousselet, chargé de recherche en entomologie forestière et biologie des populations et Christelle Robinet, chargée de recherche en modélisation mathématique à l’INRA Val de Loire, site d’Orléans.
  • En complément : le webcast de la conférence
  • Source : retrouvez la vidéo sur le site de l’INRA Val de Loire

Immunologie (TS enseignement commun)
→ Soies urticantes des chenilles processionnaires du pin. Un premier contact à l’origine d’une réaction inflammatoire.


Sitographie

Scientifiques référents de l’INRA

  • Carole Kerdelhué (Directeur de recherche – Généticienne – INRA – Site de Montpellier – Centre de Biologie pour la Gestion des Populations – CBGP)
  • Jérôme Rousselet (Chargé de Recherche en entomologie forestière et biologie des populations – INRA – Val de Loire – Site d’Orléans – Unité de Recherche de Zoologie Forestière – URZF)
  • Christelle Robinet (Chargée de Recherche – Mathématicienne – INRA Val de Loire – Site d’Orléans – Unité de Recherche de Zoologie Forestière – URZF)
  • Hervé Jactel (Chercheur – INRA Bordeaux – Site de Cestas en Gironde – Unité mixte de recherche (UMR) Biodiversité Gènes & Communautés – BIOGECO)

Document(s) joint(s)

Vincent Thizeau

Professeur de S.V.T.
Sciences de la vie et de la Terre
Webmestre du site du lycée Louis Bascan
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Publiée par Lycée Louis Bascan – page officielle sur Lundi 27 mai 2019