C’est à l’occasion de la journée portes ouvertes que le prochain rendez-vous philosophique aura lieu, dans les locaux du CDI (au premier étage du bâtiment F), samedi 26 mars 2011 de 10h00 à 11h30 autour du thème du travail.
L’emploi est une préoccupation commune à tous les Français, des plus jeunes aux plus âgés.
Pour les plus jeunes, l’emploi salarié apparaît souvent comme la condition à laquelle il faudra se rallier, au terme, plus ou moins éloigné, de leurs études scolaires : une nécessité que justifierait la perspective d’un revenu suffisant, mais peut-être aussi l’espoir de réalisations innovantes.
Pour les adultes, c’est un processus engagé, si possible, pour toute une carrière, qu’ils veulent compatible avec une vie privée heureuse.
Pour les plus âgés, qui en sont sortis, c’est la garantie de la pérennité des retraites.
Mais on ne saurait se contenter de parler en termes d’emploi.
Qu’en est-il du travail, de la réalité du travail, dans les entreprises, dans la fonction publique, dans les professions de service ?
Le travailleur du temps de la Révolution industrielle était requis pour produire, pour servir les machines, gagner de la productivité.
Nous vivons aujourd’hui une période de transformation que les spécialistes appellent volontiers, et faute de mieux, hypermoderne. Et les formes de l’organisation du travail ont beaucoup évolué. Les médias, mais aussi les sociologues, dressent un tableau très contrasté, parfois effrayant – et non seulement à cause du jargon : « Le thème de la guerre économique justifie la violence au travail. Business is war, martèlent les chantres de la révolution managériale. Les directions embauchent des cost killers pour réduire les effectifs et former ceux qui restent au crash management » (Vincent de Gaulejac, Travail, les raisons de la colère, éd. Seuil, p. 315).
Que reste-t-il aujourd’hui des utopies selon lesquelles la réussite dans le travail serait décisive pour réussir sa vie ?
Les aspirations contemporaines ne se distinguent sans doute pas beaucoup de celles qui avaient cours durant les fameuses Trente Glorieuses. On veut « non seulement un travail qui permet l’exercice d’autres activités humaines essentielles aux individus et aux sociétés elles-mêmes, mais aussi un travail qui prend en compte, dans son organisation concrète, les autres contraintes, les autres rôles, les autres facettes des individus » (Dominique Méda, Le travail, éd. Que sais-je ?, p. 108).
Ne doit-on pas ajouter, pour être plus précis, que « le droit d’accéder, par le travail, à la sphère économique publique est indissociable du droit à la citoyenneté » (André Gorz, Métamorphoses du travail. Quête du sens, éd. Galilée, p. 175) ?
Après un exposé introductif de vingt minutes, le débat pourra être engagé, au gré des interventions de chacun.
E. Akamatsu, Professeur de philosophie.