Dans le cadre du cycle de conférences organisées par la BnF et la Société Mathématique de France « un texte, un mathématicien », des élèves de 1ère S, Tale S et Tale L et leurs professeurs de maths sont allés tout un mercredi après-midi à la BnF découvrir ses ressources pédagogiques, visiter avec un guide le bâtiment, et enfin assister à une conférence exceptionnelle : « des lois du mariage à Bourbaki ».
Tous les ans l’association Animath propose aux lycées de participer à une de ces après-midi mathématiques.
C’est ainsi que, ce mercredi 17 mars 2010, nos élèves ont pu découvrir, grâce à une présentation d’une heure du site de la BnF, les nombreuses ressources de cette bibliothèque d’un autre genre, avec en particulier tous les ouvrages numérisés qui sont mis gratuitement à la disposition de chacun.
Ensuite un guide nous attendait pour nous faire visiter le bâtiment : pendant une heure trente, nous avons pu découvrir les sous-sols avec le réseau informatisé de transport des documents, les salles de lecture du rez-de-jardin, normalement accessibles que sur présentation de justificatifs de son sujet de recherche, et les globes de Louis XIV.
Enfin, à 18h30 dans le grand auditorium, Michel Broué, professeur à l’université Denis-Diderot Paris 7, a relevé le défi d’expliquer, dans sa conférence des lois du mariage à Bourbaki, comment, dans les années 1930, le mathématicien André Weil, un des fondateurs du groupe Nicolas Bourbaki, est venu aider l’ethnologue Claude Lévi-Strauss à comprendre les lois du mariage de tribus aborigènes d’Australie.
Après les avoir modélisées sur le plan mathématique, il a eu besoin de la structure de groupe, qu’il a expliquée très clairement, et a ainsi pu répondre à des questions du genre : des cousins germains peuvent-ils se marier ? L’inceste est-il possible ?
Le conférencier ne s’est pas contenté de présenter uniquement l’aspect mathématique du problème, il l’a remis dans le contexte historique et s’est accordé de nombreuses digressions tout aussi passionnantes les unes que les autres ; c’est ainsi que nos élèves ont découvert Évariste Galois, Roman Jakobson, Arnold Schönberg, David Hilbert, Jacques Hadamard, Cardan et les membres de l’association Nicolas Bourbaki.
Nous terminerons par une citation d’André Weil :
« Rien n’est plus fécond, tous les mathématiciens le savent, que ces obscures analogies, ces troubles reflets d’une théorie à l’autre, ces furtives caresses, ces brouilleries inexplicables ; rien aussi ne donne plus de plaisir au chercheur ».
Le film de la conférence : ici